Wilfrid Grignon et sa famille en 1899. Claude-Henri est le plus petit. Baptisé sous le nom d’Eugène-Henri Grignon, il est né à Sainte-Adèle, dans les Laurentides, le 8 juillet 1894, du mariage de Wilfrid Grignon, médecin, et d’Eugénie Baker. Après deux ans d’études classiques au Collège de Saint-Laurent, il retourne dans son village natal, où son père assure son éducation. Après la mort de ce dernier, il s’isole et consacre tout son temps à la lecture des œuvres françaises, surtout de celles du xixe siècle. Par la suite, il travaille quelques années à Montréal comme fonctionnaire. Le 2 septembre 1916, il y épouse Thérèse Lambert (1895-1984), à l’église Saint-Jacques. En 1920, il devient membre de l’École littéraire de Montréal.
Attiré très jeune par le journalisme, sous le nom de plume Claude-Henri Grignon, il écrit d’abord des articles pour L’Avenir du Nord de Saint-Jérôme (en 1916), mais continue toute sa vie d’écrire, parfois sous des pseudonymes, dans plusieurs magazines et journaux québécois de l’époque : La Minerve (en 1920), Le Matin, Le Canada, Le Petit Journal, La Revue populaire, La Renaissance et Bataille. Il est directeur des pages littéraires de la revue En Avant! et de la revue mensuelle Le Bulletin des agriculteurs.
Il publie aussi des romans, Le secret de Lindbergh (1928) et Un homme et son péché (1933), puis un recueil de nouvelles intitulé Le Déserteur (1934) et un essai, Précisions sur Un homme et son péché (1936).
Devenu directeur-adjoint de la publicité au ministère de la Colonisation, il fonde en 1936 les Pamphlets de Valdombre. Il y publie chaque mois, pendant près de six ans, des pamphlets littéraires et politiques. Des œuvres Un homme et son péché et Le Déserteur, il tire l’essentiel de sa production radiophonique et télévisuelle. En 1938, avec l’aide de sa cousine Germaine Guèvremont, il inaugure la série radiophonique Un homme et son péché. Ce feuilleton radiophonique a une longévité exceptionnelle puisqu’il est diffusé de 1939 à 1962.
En 1956, le roman Un homme et son péché est adapté à la télévision par Claude-Henri Grignon sous le titre Les Belles Histoires des pays d’en haut. Au total, 418 épisodes de 30 minutes en noir et blanc et 61 épisodes couleur seront télédiffusés. Sa durée (jusqu’à 1970) ainsi que de nombreuses reprises en font une des œuvres les plus connues au Québec.
Albert Chartier illustre 228 épisodes originaux de la bande dessinée Séraphin (format d’une page, noir et blanc) dans le mensuel Le bulletin des agriculteurs sur les scénarios de Claude-Henri Grignon, entre octobre 1951 et septembre 1970[3]. Ces planches seront rééditées dans l’album Séraphin illustré (du nom de son héros principal) en 2010.
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